The Eyre affair – L’affaire Jane Eyre

Thursday Next travaille au sein de la brigade Litera Tec, en charge des affaires liées à la littérature et aux livres. Son équipe enquête sur la disparition mystérieuse du manuscrit d’un roman de Dickens, Martin Chuzzlewit. Jusque-là, tout est normal et plus ou moins conforme à ce que je m’attendais à trouver dans le livre.

En revanche, comptant lire le roman, je n’avais lu qu’en diagonale les billets que j’avais pu croiser sur le net et m’étais fait de fausses idées : j’étais ainsi persuadée que l’histoire se déroulait dans le futur. Grande a été ma surprise de voir que l’aventure se passe en fait en 1985. J’ai découvert avec joie que L’affaire Jane Eyre est une uchronie, genre que j’aime beaucoup. Dans le monde de Thursday, la guerre de Crimée (une région de l’Ukraine) n’a pas pris fin en 1856, mais continue de faire rage depuis 130 ans. Et les gens sont tellement passionnés d’art que de nombreux hommes changent leur nom pour celui de poètes classiques et que les manifestations des adeptes de différents mouvements picturaux dégénèrent régulièrement en émeutes.

Il y aurait là largement de quoi remplir un livre, et même plusieurs, mais Jasper Fforde, qui semble doté d’une imagination inépuisable, ne s’est pas arrêté là. Thursday a pour animal de compagnie un dodo et croise vampires et loups-garous au cours de ses aventures. Son oncle est un inventeur qui crée toutes sortes d’engins improbables et son père est un ChronoGuard (car il est également possible de voyager dans le temps, dans cet univers parallèle) qui apparaît régulièrement de nulle part pour poser quelques questions farfelues et repartir aussi vite dans une autre époque.

Ajoutez à cela une enquête policière, un méchant très méchant, beaucoup de suspense, une histoire d’amour contrarié, beaucoup d’humour et de très nombreuses références à la littérature anglaise qui, forcément, m’ont réjouie et intéressée. Jasper Fforde n’a pas réussi à me convaincre de redonner une deuxième chance à Martin Chuzzlewit, qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais j’ai encore plus envie qu’avant de redécouvrir Jane Eyre, que j’ai lu quand j’étais enfant… Je vais juste attendre que mes souvenirs de lecture se soient estompés, car Jasper Fforde en dévoile toute l’intrigue, du début jusqu’à la fin! L’affaire Jane Eyre est parfaitement lisible pour qui ne connaît pas Jane Eyre, mais Jasper Fforde en fait une utilisation tellement savoureuse que je recommanderais néanmoins de commencer par lire le roman de Charlotte Brontë.

Très vite au cours de ma lecture, un parallèle s’est fait dans mon esprit avec Harry Potter. dès le départ, le méchant, Acheron Hades, m’a fait penser à Voldemort, sans doute en partie parce qu’il est capable de localiser ceux qui prononcent son nom et que, de ce fait, les personnages ne peuvent pas prononcer son nom… ce que l’auteur s’empresse d’ailleurs d’oublier!

Le parallèle ne se limite néanmoins pas à ce détail. Dans les deux séries, les héros évoluent dans un monde étonnant et foisonnant. Néanmoins, celui créé par JK Rowling n’est révélé au lecteur que peu à peu, au fur et à mesure que son héros en prend conscience et le découvre. Tout est bien pensé, bien construit, les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement et tout ce qui semble inexpliqué trouve plus tard une explication logique. Jasper Fforde a adopté une approche totalement différente. Il montre tout d’un coup au lecteur, si bien que je suis restée par moments comme étourdie face à tant d’informations étonnantes. Son univers est tellement riche qu’il ne peut pas développer toutes les idées qu’il lance et est contraint d’en lancer certaines en plan. J’ai trouvé ça très frustrant car la plupart de ces trouvailles me plait et j’aurais aimé que chacune des pistes puisse être développée. L’autre conséquence de ce choix, c’est que pas mal de choses dans le roman semblent tirées par les cheveux ou incohérentes parce qu’insuffisamment construites. D’ailleurs, j’ai trouvé que la psychologique des personnages péchait également, leurs réactions ne semblant par moments pas du tout crédibles.

Si le livre n’est par parfait, j’aurais cependant mauvaise grâce à bouder mon plaisir. J’ai besoin en ce moment de lectures faciles et distrayantes qui me permettent d’évacuer la tension et les soucis du quotidien, et il s’est avéré idéal pour ça. J’ai été passionnée, j’ai souvent souri, parfois même ri, et j’ai tourné les pages à toute allure, ayant bien du mal à le lâcher. Je me lancerai avec plaisir dans les tomes suivants. Je pense d’ailleurs que je ne vais pas tarder à m’acheter le deuxième.

En plus, ce roman me permet de commencer et finir le challenge Romans sous influence et d’ajouter une nouvelle lecture au Défi I read in English .

 

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10 commentaires pour The Eyre affair – L’affaire Jane Eyre

  1. jerome dit :

    Je ne connais pas du tout Jane Eyre, du coup j’ai peur de passer à coté de certaines références. Mais en tout cas ton billet donne très envie de partir à la découverte de ce roman !

    • Marie dit :

      Le roman ne fait pas une exégèse de Jane Eyre mais joue surtout avec son dénouement. Si tu es tenté par L’affaire Jane Eyre, lire auparavant un résumé de Jane Eyre sur le net suffit à saisir l’essentiel.

  2. Aaliz dit :

    Ton billet tombe à pic ! Ce titre me faisait de l’oeil depuis quelques temps et je n’arrivais pas à me décider. Tu m’as convaincue ! Merci Marie ;-)

  3. Yuko dit :

    Je garde un très bon souvenir de ce livre ! et espère pouvoir lire la suite très prochainement ^^

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