43 rue du Vieux Cimetière – tomes 1 à 4
Ignace Bronchon, vieux bonhomme ronchon, a connu autrefois le succès et la fortune en tant qu’auteur d’une série de livres pour enfants. Désormais ruiné, il doit écrire un nouveau tome de sa série pour se renflouer, mais il déteste les enfants et n’a aucune inspiration. Il décide de louer une maison pour pouvoir y travailler au calme à son nouveau roman, et son choix se porte sur une grande et vieille maison, sise au 43 rue du Vieux Cimetière, dans la petite ville de Livid city.
Cette maison a été construite par Adèle I. Vranstock, une vieille dame décédée il y a un siècle, le coeur brisé qu’aucun de ses nombreux manuscrits n’ait jamais été accepté par un éditeur. Avant de mourir, elle a juré de hanter sa maison et la ville pour l’éternité, ou au moins jusqu’à ce qu’un de ses manuscrits soit publié. C’est pour cette raison qu’un couple de spécialistes du paranormal, les Perrance, a acheté sa maison. Mais, n’ayant rien observé d’inhabituel, ils ont fini par conclure que les fantômes n’existent pas et que leur fils Les, qui dit avoir lié amitié avec le fantôme d’Adèle est un idiot ou un fou.
Les Perrance, partis donner une série de conférences en Europe sur le thème « Les fantômes n’existent pas », ont donc mis leur maison en location pour l’été. Ce n’est qu’une fois installé au 43 rue du Vieux Cimetière qu’Ignace se rend compte que les Perrance y ont laissé leur fils, et qu’un article du contrat de location prévoit que le locataire est tenu de s’occuper de lui. Ignace, très énervé de cette découverte, l’est encore plus lorsque ses tentatives d’écriture sont interrompues par toutes sortes de bruits. Face à la fureur d’Ignace, Les, 11 ans et passionné de dessin, proteste que ce n’est pas lui l’auteur du vacarme, mais Adèle.
Les livres de cette série ont la particularité d’être des romans épistolaires et je trouvais très intéressant de faire découvrir cette forme à la bestiole (qui m’a d’ailleurs posé des questions à ce sujet cette semaine). Comme en plus les avis semblaient unanimement élogieux au sujet du premier tome, je me suis empressée de le glisser dans le sac PAL de la bestiole. Il y est resté longtemps… et y serait sans doute encore si je ne l’avais pas interrogé à propos de ce qui bloquait avec les livres délaissés du sac PAL. Mon loustic juge les livres uniquement d’après les couvertures et avait bloqué sur celle-là, pensant qu’il s’agissait d’un livre sérieux. Lorsque je l’ai détrompé, il l’a immédiatement choisi. C’était l’été dernier.
Au cours de la lecture, j’ai été prise de doutes. Il venait d’avoir 8 ans, et je me demande si ce n’était pas un peu jeune pour la série. Le ton de la correspondance change en fonction des interlocuteurs et il y a régulièrement des courriers d’affaire, notamment entre Ignace et son agent, son éditrice ou l’agent immobilier, dont le vocabulaire formel lui était totalement inconnu. Il a fallu plus d’une fois que je « traduise » une lettre ou un article de journal, à sa demande. Par ailleurs, il faut souvent que je lui explique les jeux de mots sur les noms des personnages pour qu’il les voie… Je dois avouer que j’ai moi-même mis du temps à m’apercevoir que le nom d’Adèle était aussi un jeu de mots. Enfin certains passages un peu « techniques » l’ont ennuyé. C’est le cas notamment des explications numismatiques dans le troisième tome, qui, pour cette raison, est celui qu’il aime le moins.
J’ai donc été un peu étonnée que le verdict, une fois le livre refermé soit: « Super! Super! Super! ». Il a fallu que je fasse l’acquisition dans la foulée des deux tomes suivants, qui ont été dévorés en deux journées de vacances, sur une chaise longue dans le jardin. C’est incontestablement son gros coup de coeur de l’été dernier.
Nous sommes actuellement en train de lire le quatrième tome. Le cinquième est sorti le mois dernier et j’ai vu qu’un sixième paraîtra en anglais le mois prochain.
Outre l’humour de la série et le côté fantastique (ingrédients qui marchent toujours avec lui!), il a aimé la forme originale et le fait que les tons des lettres varient en fonction des auteurs et des destinataires. Il apprécie aussi le fait que l’auteur parvienne à se renouveler d’un tome à l’autre, chacun abordant un thème différent. Je suis également fan de cette série, qui a aussi su remporter l’adhésion de ma mère, ce qui n’est pas chose aisée!
Société Protectrice des Monstres – tome 1
La SPM, comme son nom l’indique, a pour vocation de recueillir et soigner les créatures fantastiques. Située sur une vaste propriété, elle est dirigée par le Dr Fielding, vétérinaire. Celle-ci est assistée par le narrateur, un enfant loup-garou nommé Ulf. Au fil des pages, on croise également le géant Orson, qui effectue les travaux de force au sein de la SPM, et la petite fée Tiana, amie de Ulf.
Au début de l’histoire, de mystérieux méchants abattent un bébé dragon et enlèvent sa mère. Je pensais que ça allait coincer, d’autant plus qu’on apprend vite que les méchants nourissent de sombres desseins à l’égard de la mère dragon, du fait que la bestiole est sensible et n’aime pas quand c’est triste, mais non. Il est resté scotché.
S’il y a une intrigue, qui se résoud d’ailleurs assez vite à la fin du roman, on a essentiellement affaire à un tome de présentation. Ainsi, un policier se présente à la SPM, disant enquêter sur la disparition de la dragonne, et le Dr Fielding charge Ulf de lui faire visiter le centre, ce qui occupe plusieurs chapitres. Cette partie, au cours de laquelle les personnages, à bord de véhicules, passent d’une partie à l’autre de la propriété, en restant à l’écart des créatures dangereuses, m’a d’ailleurs fait penser à Jurassic park.
L’histoire nous a bien plu. Ou plutôt l’univers nous a bien plu. Pour ma part, j’ai trouvé l’intrigue un peu simple et un peu sombre. Notre autre réticence est que nous avons été fascinés l’un comme l’autre par ce que la visite nous faisait miroiter, certaines créatures aux noms étranges étant bien intrigantes, mais nous sommes restés un peu sur notre faim : aucune n’est représentée sur les illustrations et bien peu sont décrites dans le texte.
Je me demande si le tome suivant (il semble apparemment y en avoir 5) rentre un peu plus en profondeur dans l’univers ou se contente encore de rester en surface. Pour ce qui est de l’intrigue, je crains qu’elle ne soit une répétition de celle du premier tome, le même méchant faisant son come back. Je pense néanmoins que nous le lirons pour avoir des réponses à nos questions, le premier tome lui ayant globalement beaucoup plu.
Je précise que les tomes font près de 200 pages, qu’il y a assez peu d’images, que la série est indiquée par l’éditeur comme étant à destination des 9-12 ans et qu’elle ne semble actuellement pas aisée à trouver ailleurs que sur internet, mais elle a un joli potentiel. A voir si celui-ci est réalisé dans les tomes suivants!
Bat Pat – tomes 1 et 2
Dans 95% des cas environ, la bestiole et moi avons des goûts communs en matière de livres et des ressentis communs vis à vis de nos lectures, ce qui m’étonne et me ravit, vu que c’est encore bien souvent moi qui fait la lecture! Et puis il y a quelques rares exceptions, lorsqu’il a un gros coup de coeur qui me désespère. Après Beast quest, voici donc Bat Pat. (gros soupir)
Bat Pat, le héros et narrateur de cette série, est une chauve-souris qui parle et qui écrit des romans d’épouvante. Une nuit, le cimetière dans lequel il habite reçoit la visite de ce qui semble être un spectre inquiétant et malintentionné. Le corbeau qui accompagne le spectre prend Bat Pat en chasse et celui-ci ne doit son salut qu’à Rebecca Silver, une petite fille qui ouvre la fenêtre de sa chambre pour le laisser entrer et la referme derrière lui. Bat Pat va se trouver tellement bien chez les Silver qu’il va y rester.
Les trois enfants Silver sont une indigeste accumulation de clichés. Il y a Léo, le gros qui mange tout le temps mais qui, pour faire politiquement correct, est un génie de l’informatique, Martin, l’intellectuel à lunettes, et Rébecca qui adore les animaux et qui est la plus courageuse des trois (politiquement correct, je disais!).
Les nouveaux amis se lancent donc dans une enquête pour découvrir qui est ce spectre. Il y a un peu de suspense, un peu de fantastique et beaucoup d’humour (qui me laisse froide). Comme je le disais plus haut, ce sont les ingrédients qui plaisent à la bestiole et il a été ravi.
Etant une mère admirable, je lui ai pris le second tome, qui revisite l’histoire de Blanche Neige, avec une sorcière qui vend des pommes empoisonnées. Il a autant adoré que le premier. J’ai le troisième tome en stock et je pense qu’il va se jeter dessus.
C’est qu’il y en a une quinzaine de tomes… et rien que les titres de certains (Bat Pat et le mammouth frileux, Bat Pat et la sirène qui chante faux ou Bat Pat et le dragon asthmatique) me donnent des boutons… Je ne suis même pas sûre qu’ils soient à prendre au second degré! Entre les personnages caricaturaux, l’humour facile et éculé et les intrigues simplettes et tout aussi éculées, les 120 pages des romans me semblent bien longues…
Le format est néanmoins pensé de façon à être attrayant et abordable pour les jeunes lecteurs : police assez grosse, texte aéré et beaucoup d’illustrations mignonnes aux couleurs acidulées et les thèmes et le ton sont pensés pour plaire aux enfants et les accrocher sans les effrayer… Et clairement ça marche très bien… au moins chez moi!