Otaku girls

Otaku girls est mon gros coup de coeur manga de l’année 2010.

Abe n’a pas une vie facile. Son meilleur ami, Chiba, est le plus beau garçon du lycée, celui avec qui toutes les filles veulent sortir. A côté, Abe fait pâle figure et passe inaperçu. De plus, il est tombé amoureux d’Asai, une otakette passionnée de yaoi (histoires d’amour entre hommes principalement écrites par des femmes et destinées à un public féminin) et qui, vivant la vraie vie comme un prolongement de ses mangas préférés, est absolument persuadée que Chiba et Abe sont en couple, en dépit des dénégations de son soupirant malheureux. Lorsqu’Asai se lie d’amitié avec Matsui, une autre otakette, Abe devient complètement transparent. Chiba tente de le conseiller, mais lui-même a fort à faire avec Matsui, qui lui en veut de l’avoir repoussée.

Je suppose que mon résumé donne l’impression qu’il s’agit d’un manga d’amours lycéennes, et c’est effectivement ce qu’il est. Je dirais que la problématique centrale du manga est : les couples pourront-ils se former en dépit des nombreux obstacles auxquels ils sont confrontés (triangles amoureux, manoeuvres de soupirants éconduits, manque de confiance des principaux intéressés…)? Mais, et c’est ce qui fait tout l’intérêt du manga et qui le fait sortir du lot, Otaku girls est tout autant, sinon plus, un manga sur la culture manga.

 En cela, il me fait penser à Genshiken, manga que j’avais également adoré, et qui met en scène la vie quotidienne d’un groupe d’étudiants membres d’un club universitaire ayant pour objet la culture manga. A ceci près que Genshiken en aborde tous les aspects : jeux vidéos, figurines, cosplay, réalisation de mangas amateurs, alors qu’Otaku girls se concentre uniquement sur ces adolescentes qui sont fan de yaoi.

Il me rappelle également beaucoup Bakuman, dont il est une sorte de pendant féminin, mais je préfère de très loin Otaku girls. Si les deux mangas traitent sensiblement le même thème, ils sont en effet très différents, tant sur le fond que sur la forme. Les deux héros de Bakuman veulent devenir des mangakas professionnels. S’ils lisent des mangas, c’est uniquement dans l’optique de voir comment ils peuvent s’améliorer. Leur objectif : obtenir le succès, et le plus vite possible, quitte à s’asseoir sur ce qu’ils aiment vraiment. Ici, Asai et Matsui sont des passionnées. Lorsqu’elles se mettent à faire un dôjinshi (recueil le plus souvent de fan fiction, basé sur une série populaire, et fréquemment érotique), c’est parce qu’elles en ont envie, sans imaginer aucunement qu’elles puissent réussir à le vendre, et elles le font avec leurs tripes. De même, là où Bakuman nous montre des éditeurs, mangakas et assistants tous plus sérieux les uns que les autres, les professionnels mis en scène dans Otaku girls sont avant tout des passionnés. Bien sûr, le milieu de l’édition est une industrie, et il est bien connu que les mangakas subissent des pressions de la part de leurs responsables éditoriaux, mais je trouve toujours dommage qu’on soit motivé dans sa vie professionnelle par la raison plus que par la passion, et à plus forte raison dans les métiers artistiques.

Si Bakuman est extrêmement instructif sur le fonctionnement de l’industrie du manga, on apprend aussi plein de choses dans Otaku girls. Mais c’est un manga beaucoup plus léger, dans lequel l’histoire n’est pas un simple prétexte mais occupe la première place et qui est bourré d’humour. J’ai dévoré chacun des 7 tomes du manga avec jubilation, et je ne compte pas le nombre de fois où j’ai ri toute seule en le lisant.

C’est également un manga qui mise pas mal sur le fan service, tant pour les lecteurs que pour les lectrices. Les personnages principaux, tant féminins que masculins, sont très mignons, on peut voir dans le manga pas mal de petites culottes et de poitrines généreuses, et Abe et Chiba se retrouvent régulièrement dans des positions un peu scabreuses, issues tout droit de l’imagination de Matsui et Asai.

J’en profite pour rappeler que, bien qu’il ait reçu l’award du meilleur shôjo à la Japan Expo 2010, Otaku girls est un seinen et non pas un shôjo, et s’adresse tout autant aux lecteurs qu’aux lectrices. Il n’en reste pas moins que c’est un excellent manga et que le seul défaut que j’arrive à lui trouver, c’est que la série soit déjà terminée!

Otaku girls
Konjoh Natsumi
Bamboo Edition
Collection Doki Doki
7 tomes (série finie)

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12 commentaires pour Otaku girls

  1. Pas' dit :

    Pareil. Otaku Girls est pour moi un gros coup de coeur. Une série drôle et déjantée. J’ai adoré!

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  4. bouma dit :

    je viens de finir la série. un vrai coup de coeur pour moi aussi !

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  9. saxaoul dit :

    Voilà qui me donne envie de découvrir les deux tomes que tu m’as envoyés : merci !!!!

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